
La commission des Relations internationales de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire de la République de Cuba appelle les parlementaires des Etats-Unis et du reste du monde à faire leur ce que l’Assemblée générale des Nations Unies réclame depuis trente ans, à savoir la cessation du système de mesures coercitives unilatérales le plus global, le plus injuste, le plus sévère et le plus prolongé jamais appliqué à aucun pays au monde.
Le blocus économique, commercial et financier imposé par les administrations étasuniennes à notre pays et à notre peuple constitue, de par sa nature et sa portée, une politique inhumaine et une violation massive, flagrante et systématique des droits de l’homme du peuple cubain. Cette guerre injustifiable commise à des fins de domination constitue non seulement le principal obstacle au développement de Cuba, en lui interdisant de déployer ses capacités réelles, mais aussi l’empêche de mettre en œuvre son propre Plan national de développement économique et social, ainsi que le Programme à l’horizon 2030 des Nations Unies et ses Objectifs de développement durable.
Washington a, depuis 2019, durci le blocus à des dimensions qualitativement plus nocives et plus cruelles : dans un contexte de crise mondiale dans les domaines sanitaires, énergétique, alimentaire et environnemental, l’administration Trump y a ajouté de nouvelles mesures coercitives dans le seul but de bloquer encore plus toutes les sources de revenus du pays et de provoquer l’effondrement de son économie et de réduire les moyens de subsistance de la population.
Faisant fi de ses promesses électorales, le président Biden a maintenu telle quelle cette politique de pression maximale, au point que Cuba a été le seul pays à n’avoir pas bénéficié de la décision de la Maison-Blanche d’alléger ses mesures coercitives unilatérales afin de permettre à d’autres États, pareillement sanctionnés, de mieux combattre le Covid-19. Indifférente au coût humain de cette sinistre tactique, l’administration étasunienne a misé sur la pandémie pour provoquer la déstabilisation de notre pays, perturber notre ordre constitutionnel et entraîner un « changement de régime », violant ainsi notre souveraineté, les droits de l’homme de notre population, le droit international et la volonté que le peuple cubain a clairement exprimée dans les récentes élections.
Les actions punitives qu’entraîne le fait que Cuba a été incluse de façon arbitraire et injustifiée sur la liste mensongère que l’administration étasunienne dresse unilatéralement au sujet des États qui commanditeraient censément le terrorisme causent de nouveaux préjudices à la population cubaine. Cette décision indécente de taxer de terroriste un État qui ne l’est pas, de pair avec la mise en œuvre du Titre III de la Loi Helms-Burton, ce qui a entraîné une augmentation des demandes judiciaires contre des hommes d’affaires étrangers souhaitant investir à Cuba, avec la traque obsessive contre des entreprises, des navires et des armateurs qui participent à des opérations légitimes d’achat et de livraisons de carburants à notre pays, avec les attaques contre toutes nos sources de revenus, avec l’intimidation accompagnée d’extorsion contre des tiers, avec le renforcement des pressions sur des gouvernements, des institutions bancaires et des hommes d’affaires du monde entier, s’inscrit dans le droit fil de la stratégie immorale des Etats-Unis : isoler Cuba et provoquer son effondrement économique. Même si les Etats-Unis ne sont pas parvenus à leurs fins, autrement dit renverser la Révolution cubaine, leurs mesures ont toutefois détérioré les conditions de vie de millions de femmes, d’enfants et d’hommes.
Toujours plus de banques de pays tiers, par peur des représailles des Etats-Unis, suspendent leurs opérations avec Cuba, y compris pour des virements concernant des achats d’aliments, de médicaments, de carburant, de pièces de rechange pour notre système énergétique et de biens destinés à la population.
Bien que notre pays puisse produire plus de 60 p. 1oo de sa pharmacopée, il ne peut le faire parce que le blocus entrave ses possibilités de payer ses achats de matières premières et d’intrants nécessaires. Par ailleurs, il nous empêche d’acquérir n’importe où dans le monde des équipements médicaux contenant plus de 10 p. 100 de composants étasuniens, même s’ils sont essentiels au traitement de malades, et il nous oblige à recourir à d’autres itinéraires de transport, d’où des surcoûts inévitables, tout ceci ayant engendré de lourdes dépenses supplémentaires, de nombreuses carences et des ruptures de stocks dans le système de santé national.
S’efforçant de justifier ce durcissement du blocus, les Etats-Unis ont accru leurs opérations de désinformation et leur agression politique, médiatique et communicationnelle, financés à partir de fonds publics. Agissant de la sorte, en violation du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, l’administration étasunienne a fait échouer des projets de vie, stimulé la migration irrégulière et perpétué la douloureuse séparation de milliers de familles.
Nous appelons de nouveau le Congrès des Etats-Unis à écouter l’opinion majoritaire des peuples cubain et étasunien, ainsi que celle de la communauté internationale, qui prônent l’adoption de mesures visant à l’allègement et à la levée du blocus. Nous l’exhortons à promouvoir le dialogue, les échanges et la coopération en mettant fin à cette politique d’agression – qui n’a jamais été le fait de Cuba – afin d’éviter une escalade incontrôlée qui conduirait à de nouveaux théâtres d’affrontement.
Nous exhortons les parlements du monde à se joindre toujours plus à la demande de la communauté internationale : que cesse cette politique nuisible aux droits du peuple cubain et d’États tiers, et appelons les parlementaires de toutes les nations à se prononcer eux-mêmes, ainsi qu’à encourager et à appuyer leurs ministères des Affaires étrangères, quand le projet de résolution intitulé : « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financiers appliqué à Cuba par les Etats-Unis d’Amérique » sera soumis de nouveau à l’Assemblée générale des Nations Unies le 3 novembre prochain.
La Havane, le 27 octobre 2022.
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